Questions/réponses 4

 

Omar était considéré comme un Prophète, il est donc impossible qu’il ait commis un acte contraire à la Sunna.

Que Omar soit considéré ou non comme un Prophète, cela ne fait pas de lui, je suppose, un homme infaillible !

Puisqu’il a été très clairement prouvé que Omar s’est, et à plusieurs reprises, trompé. Pour ses erreurs, je vous conseille de lire mon livre « L’ignorance des savants ». Affirmer que Omar se soit trompé, n’est ni une critique déplacée, moins encore, une insulte, mais bien une vérité évidente et établie par des livres de source, dont en premier lieu celui de Boukhari. Je ne vois, en ce qui me concerne, aucun mal ou honte à se tromper !

De plus, on ne peut, au nom d’un titre, en l’occurrence celui du second Prophète qu’aurait été Omar, mettre de côté des hadiths parfaitement authentiques puisque non seulement rapportés par Boukhari et par Mouslim, mais aussi parce qu’il n’existe sur le sujet aucune opposition. Si ce n’est les divagations de tel ou tel prétendu savant. Je ne comprends d’ailleurs pas, comment peut-on tenter de contrecarrer des hadiths authentiques, en argumentant avec des titres que le Prophète aurait donnés à tel ou tel compagnon ! D'autre part, je m’interroge sur le hadith qui fait d’Omar un second Prophète ! En effet, dans ce cas, pourquoi donc que le « second Prophète » n’a-t-il pas succédé au Prophète lui-même ? Ou encore, pourquoi le prophète refusa à que ce soit Omar qui durant sa maladie, dirige la prière ?

En effet, si l’on adopte cette réflexion, cela signifie qu’à chaque fois que Omar s’était trompé, on aurait quand même dû le suivre sous prétexte qu’il est le « second Prophète » ! Raisonner ainsi est, de toute évidence, une grave erreur imprégnée du culte de la personnalité. Voici quelques exemples qui prouvent que l’on ne peut pas suivre un homme aveuglement, même si cet homme se prénomme… Omar.

Ibn Abbâs a dit : « Quand les souffrances du Prophète devinrent plus vives, il s’écria : « Qu’on m’apporte de quoi écrire afin que je vous mette par écrit ce qui vous préservera de l’erreur après moi ! La douleur domine le Prophète, dit alors Omar ; nous avons le Livre de Dieu qui nous suffit. » Les avis à cette époque furent partagés et la discussion devint bruyante. « Retirez-vous, laissez-moi, reprit alors le Prophète, il ne convient pas qu’on se dispute en ma présence ! » Ibn Abbâs sortit en disant : « C’est mal, aussi mal que possible, de faire obstacle au Prophète quand il désire écrire. » (Boukhari & Mouslim entre autres.)

À travers ce texte, nous constatons parfaitement que Omar, a, et je pèse mes mots, désobéi au Prophète ! La question qui se pose est la suivante : Auriez-vous, vous aussi, désobéi au Prophète ! Bien sûr, certains diront, par exemple : « Non, il ne s’agit pas de désobéissance » ! De toute évidence, et si nous lisons le texte dans le bon ordre, avec un esprit non sectaire, on se rend compte qu’il s’agit bel et bien de désobéissance. Parce que dire : « Non ! Nous avons le livre de Dieu ; il nous suffit !», dénote, qu’on le veuille ou non, de notre net refus d’obéir à l’injonction du Prophète. À présent, tenter de trouver toutes sortes d’arguments farfelus, dans le seul et unique dessein de contrecarrer l’évidence, dénote une mauvaise foi manifeste, alors que le musulman n’est jamais de mauvaise foi.

Souvent, celles et ceux qui se refusent de constater l’évidence, sont des musulmanes et musulmans que Allah a créés, comme tout être humain libre, avec un cerveau capable d’inventer ce qui fait le monde civilisé d’aujourd’hui. Mais réduit à n’être qu’une bande magnétique qui enregistre, enregistre et sans à aucun moment se dire : « est-ce bien la vérité ? » Parce prisonniers d’un dogme falsifié. Omar a dit : « Comment ai-je pu ignorer cette injonction de l’Envoyé de Dieu ? Il faut que j’ai été à ce moment occupé par quelque transaction sur le marché. » Omar visait le fait d’aller au dehors faire du négoce. » (Boukhari)

À travers ce texte, on constate que Omar ne savait pas tout sur tout !

Omar a dit : « Je compris qu’Abou Bakr avait raison».

Cette phrase fait allusion à l’erreur commise par Omar, peu de temps après la mort du Prophète. Lorsque toutes les tribus apostasiaient, Abou Bakr décida de les combattre. Quant à Omar, il s’interposa en argumentant avec un hadith amputé. Toutefois, il finit par reconnaître son erreur, d’où sa parole : « Je compris qu’Abou Bakr avait raison »

Ceci, une fois de plus, prouve bien que l’on ne peut pas suivre un homme aveuglement, même si cet homme se nomme Omar ! Dans l’hypothèse que Abou Bakr aurait cru en l’argumentation d’Omar, quelles auraient alors été les conséquences de cette grave erreur ! De plus, on constate bien, que Abou Bakr n’a pas dit par exemple : « Omar est un second Prophète, il a forcément raison ! » Bien au contraire, il n’hésita pas à le corriger. Peut-on alors affirmer que Abou Bakr a mal agi ? Non ! Cela prouve parfaitement bien que le fait de dire : « que Omar ne peut se tromper », relève plus de la mythologie que de la théologie !

« Plus tard, lorsque Omar fut mortellement frappé, Sohaïb entra en pleurant et en criant : « Ah ! Frère ! Ah ! Ami ! – Ö Sohaïb, est-ce pour moi que tu pleures ? », demanda Omar ; or l’Envoyé de Dieu a dit : « Le mort sera châtié pour partie des lamentations auxquelles se livrera sa famille à cause de lui. » Après la mort d’Omar, je rapportai ses paroles à Aïcha qui me dit : « Dieu fasse miséricorde à Omar ! Mais, par Dieu ! L’Envoyé de Dieu n’a pas enseigné que Dieu châtierait le croyant à cause des pleurs que verserait sur lui sa famille ; il a simplement dit que Dieu accroîtrait le châtiment du mécréant à cause des pleurs versés sur lui par sa famille. Et elle ajouta : «Qu’il vous suffise de tenir compte de ces mots du Coran : « Aucune âme, chargée de son fardeau, n’aura à supporter le fardeau d’autrui. » (Sourate xxxv, verset 19.) Et, alors, Ibn Abbâs ajouta : « C’est Dieu qui fait rire et qui fait pleurer. »

Autre erreur d’Omar ! On constate qu’Aïcha a corrigé Omar. Mais combien de personnes, avant que Aïcha ne le corrige, Omar avait-il induites, involontairement, en erreur ? Et que se serait-il passé si Sohaïb n’avait jamais posé la question à Aïcha ? Non seulement, il, Sohaïb, aurait été induit en erreur, mais combien de personnes, à leur tour, auraient-elles été induites en erreur à ce jour !

Je poursuis.

Aïcha a rapporté : « Omar a mal conçu, car l’Envoyé de Dieu – que Dieu lui accorde Sa grâce et Sa paix - nous a seulement interdit de viser le lever du soleil et son coucher (pour faire la prière). »

Autre erreur d’Omar ! On constate en effet que Aïcha corrige une fois de plus Omar ! Si une fois de plus, Aïcha n’avait pas été là, combien d’autres personnes auraient-elles été induites en erreur ?

Alors, pourquoi, à présent, fait-on mine de s’étonner que Omar ait pu encore se tromper pour les Tarawhir !

Je poursuis.

El Misouar ben Makhrama et Aderrahman ben ‘Abd El-Qâri rapportent qu’ils ont entendu ‘Omar ben El-Khattâb dire : «J’ai entendu Hichâm ben Hâkim réciter la sourate «la Distinction » du vivant de l’Envoyé de Dieu. Je l’écoutais avec attention et m’aperçus qu’il prononçait nombre de lettres autrement que ne les avait prononcées l’Envoyé de Dieu. Je fus sur le point de l’arracher de sa prière, mais je pris patience jusqu’au moment où il eut accompli la salutation finale ; alors je le saisis par son manteau et lui dis : « Qui t’a fait réciter cette sourate de la façon dont je viens de t’entendre le faire ? – C’est, me répondit-il l’Envoyé de Dieu qui me l’a fait réciter ainsi. – Tu mens, repris-je, l’Envoyé de Dieu me l’a fait réciter d’une autre façon que toi. » Alors je l’emmenais chez l’Envoyé de Dieu et dis : « Je viens d’entendre cet homme réciter la sourate « la Distinction » avec des prononciations que tu ne m’as pas fait dire. – Lâche-le, répliqua l’Envoyé de Dieu. » Puis il ajouta : « Récite, ô Hichâm. » Celui-ci ayant récité de la façon dont il avait entendu réciter, l’Envoyé de Dieu dit : « C’est ainsi que cette sourate a été révélée » Ensuite, s’adressant à Omar, il lui dit de réciter, et Omar récita de la même façon que moi. « C’est ainsi, reprit l’Envoyé de Dieu que le Coran a été révélé ; il a été révélé avec sept variantes de lectures. Employez celle qui vous est la plus commode »

Autre erreur d’Omar ! Omar malmène Hichâm parce que, croyait-il, Hichâm avait récité le Coran de manière inacceptable. Omar n’a pas hésité à malmener Hichâm en l’attrapant : « par son manteau », puis à l’accuser : « Tu mens. » Alors, que comme on l’a vu, Omar avait tout faux !

Je pourrais citer bien d’autres erreurs d’Omar, mais à quoi bon, le but n’étant pas de critiquer qui que ce soit, mais uniquement de souligner que l’idée que l’on s’est faite d’Omar est fausse. Nous avons, à l’évidence, été induits en erreur à travers des livres erronés et sectaires.

Alors, prendre pour argument le nom d’Omar, pour essayer de contrecarrer des hadiths parfaitement authentiques, n’est ni plus ni moins qu’un raisonnement imprégné du paganisme et du culte de la personnalité.

Que Dieu nous en préserve. (Amine.)

Je poursuis.